Après l'hiver
Terminons le mois d'avril — et cet interminable hiver — avec un billet de blogue sur ce que je fais dernièrement.
J'ai pensé, après un hiver où j'ai principalement écrit sur les livres, articles et balados, que je reviendrais à un billet plus intime et introspectif pour vous tenir au courant de ce qui se passe avec moi. Mon challenge de 2019 sur le blogue va très bien, en plus. Je publie un nouveau billet presque une fois par semaine, grâce à lui. L'appétit vient en mangeant, avec la bouffe comme avec l'écriture. Le plus qu'on écrit, le plus facile c'est de continuer d'écrire.
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Donc, terminons le mois d'avril et cet interminable hiver avec un billet de blogue qui décrit ce que je fais dernièrement, autre que le blogging challenge.
Il y a un an j'ai écrit que l'hiver 2018 a été dur, et je m'interrogeais sur la fin du deuil. L'hiver 2017-2018 était brutal. Mon corps semblait complètement in-coopératif, ce qui affectait ma santé mentale, et j'éprouvais beaucoup d'insécurité envers ma vie « professionelle » en limbo, car j'essayais tant bien que mal de me sortir d'un « burnout » qui m'avait figé pendant presque l'entièreté de 2016 et 2017.
C'était un gros soulagement cette année quand l'hiver 2018-2019 s'est beaucoup mieux passé. Jamais facile, mais quand même mieux. Les mois de décembre et janvier étaient un peu précaires — mais je m'y attendais, avec le temps des fêtes — mais le travail s'est ramassé très soudainement en février et depuis, rythme de travail frénétique ! Je récupère encore mon souffle !
La grosse nouvelle : j'ai commencé d'écrire un roman. Oh oui. J'ai mis de côté un projet de livre qui me suivait depuis quelques années mais qui allait nulle part, et je me suis lancé-e dans un projet complètement différent. C'est un roman pour jeunes adultes (« YA » en anglais), qui tombera quelque part dans le genre du réalisme magique, et qui figure un•e protagoniste agenre qui utilise le pronom « they » en anglais, comme moi ! Le projet est rapidement devenu mon grand projet de l'année. J'ai passé un peu de temps à regarder à travers des anciens brouillons NaNoWriMo pour trouver quelques personnages et idées que j'avais toujours aimés, mais qui n'avait pas encore trouvé leur place. Mon but est d'avoir un manuscrit complet du livre pour le printemps prochain. Je n'ai jamais l'impression d'être un « vrai écrivain », mais peut-être après que je finisse mon premier livre au complet, ça va changer.
Écrire un livre est honnêtement un emploi à temps plein lui-même, et je m'efforce de ne pas perdre mon élan. J'avoue que je me sens souvent submergé•e (et que ça se voit). Un truc qui m'a aidé à rester sur la bonne voie était de m'inscrire à l'atelier de Sue MacLeod sur le YA au QWF. La structure d'un atelier par semaine marche vraiment bien pour moi en ce moment, surtout parce que j'ai l'impression de travailler plus avec une boule d'argile qu'un manuscrit bien étoffé.
Comme j'ai écrit en février, j'ai créé une campagne de DND Star Wars pour la première fois avec quelques amies. C'est une très bonne expérience, mais ça requiert aussi beaucoup de travail. (Pourquoi est-ce que je suis tellement mauvais•e avec mes limites? Ce que je peux accomplir pendant une durée limitée est lui aussi limitée... J'ai l'impression que je vais me poser cette question pendant toute ma vie.)
En plus, j'essaie de passer le plus de temps possible hors de la maison. Travailler de la maison est une recette facile pour se déprimer. Passer un peu de temps dehors avec des ami•e•s peut quand même vraiment soulager. Mais l'hiver était vraiment long. Je suis beaucoup de comptes Instagram d'herboristes dans le sud, où tout est vert et en fleur, et les gens sont déjà en train de cueillir à quoi manger — et quand je regarde de ma fenêtre la terre sous ma fenêtre est encore recouverte de neige.
Malgré l'hiver long, je me prépare déjà pour des projets d'herboristerie pour l'été ! Chaque année je prépare une paume de cire d'abeille, de beurre de karité, de saule et d'orties pour soigner la peau que je vends à quelques personnes autour de Montréal. L'infusion d'ortie et de saule dans l'huile est déjà faite. Je vais aussi essayer de trouver de la cataire et des bourgeons de peuplier comme l'été passé, ça avait vraiment bien marché et les commentaires que j'ai reçu étaient tous très positifs.
Je travaille aussi avec les teintures cet hiver. J'essaie une teinture d'agripaume cardiaque pour soulager l'anxiété et la tachycardie. C'est un remède très doux mais qui semble avoir un effet. (Mon sceptique intérieur se demande toujours si c'est juste l'effet placébo. Peut-être. Mais le soulagement est le soulagement — surtout avec la tachycardie.) J'ai aussi créé une teinture pour soulager la nausée, mais celui-là ne sera pas encore prêt jusqu'au début juin. On verra. J'ai vraiment hâte que le temps se réchauffe pour retrouver le jardin sur mon balcon, par contre. Acheter avec des herbes sechées de l'été dernier, c'est une chose, mais c'est toujours mieux de travailler avec les plantes en entier. J'en peux plus avec l'hiver. J'ai remarqué hier de très petits bourgeons sur l'arbre de lilas. Espoir !
À part de l'écriture et de l'herboristerie, j'ai aussi participé à un atelier par Hannah Harris-Sutro que j'ai trouvé révolutionnaire, qui me force de rejuger la manière dont j'interprète les signaux (la douleur) de mon corps. Et, il y a quelques jours, je suis allé•e participer au Indigenous Literatures Book Club de Tara McGowan-Ross à la librairie Drawn and Quarterly, où on a discuté Split Tooth, roman sublime de Tanya Tagaq.
J'essaie le plus possible en ce moment de quitter la maison et de m'occuper, avec des ami•e•s ou même seul•e. Je le fais même si je suis toujours fatigué•e. Mais, je me sens quand même beaucoup mieux. Je regarde, par exemple, mon ancien billet de blogue Fallow écrit en juin 2015, et je me sens loin de cette Gersande. Ça a prit... quatre ans, mais je me sens finalement mieux.
Espoir.