La petite saga du premier bobo de Pippin
Un jour de l'an pas comme les autres...
Chaque fois que je me blesse dans l'effort physique, que ça soit la course ou le ski ou la danse, le coupable est, 99% du temps, la fatigue.
Bien entendu: ni moi ni le chien ni Leif (ni même le chat!) n'avions fermé l'oeil la nuit précédente. La veille du Nouvel An, nos jeunes voisines d'en bas se sont métamorphosées en brontosaures saouls hyperactifs: entre 22 h et 5h30, nous nous étouffions dans un miasme de cigarettes alors que les hurlements et la musique des heureux soûlons faisaient trembler nos étagères. Le chat et le chiot étaient blottis contre nous, sans dormir, dans notre lit, Leif s'est résigné à lire, et, mon coussin sur ma tête, je n'ai pas fermé les yeux non plus. J'ai envoyé quelques messages aux voisines de baisser le volume; leurs réponses étaient enthousiastes (je paraphrase avec un minimum d'hyperbole: « on va essayé!! bon nouvel an!!! ») et le volume a monté et monté. Le ciel commençait à s'éclaircir quand les derniers invités ont arrêté de faire pipi dans un jardin avoisinant et ont finalement arrêté de se chicaner sur qui a appelé quel taxi. On les a écoutés partir avec soulagement.
Nous étions des zombies après cette nuit blanche surprise. Avant de retourner au lit, Leif a sorti le chien pendant que j'ai ouvert toutes les fenêtres — très amusant, le matin du premier janvier à Montréal. 🥶
Pippin aura 6 mois le 7 janvier: il est en pleine croissance, son corps devançant chaque jour sa proprioception. À son âge, il est aussi motivé à donner 10 000% (un peu d'hyperbole, là, mais juste un peu) de son énergie dans chaque mouvement.
Leif est revenu de sa sortie avec le chiot qui pleurait dans ses bras. Motivé comme toujours à gravir notre escalier extérieur en courant — gros soupir — mais complètement claqué, Pippin a perdu son équilibre et a cogné son petit genou arrière très fort contre le bord d'une marche. Le chiot a poussé un hurlement effroyable pendant sa chute, et il gémissait encore quand Leif l'a doucement déposé sur le sol de notre salon. Pippin n'était pas inconsolable, mais ça nous a quand même pris du temps à le calmer.
Au cours des prochaines heures, au lieu de faire une grasse matinée extrêmement bien méritée, le comportement très inhabituel de Pip commençait à nous inquiéter. La douleur défigurait son visage quand il se déplaçait pour boire de l'eau, pour dire allô au chat. Vers midi, puisque Pippin marchait encore à trois pattes, j'ai commencé à appeler les hôpitaux vétérinaires ouverts. Le jour du Nouvel An étant vraiment une excellent journée pour soigner un animal blessé, j'ai réussi à joindre l'hôpital vétérinaire à Laval, mais on m'a conseillé de le garder à la maison au lieu d'attendre pendant de très longues heures dans un lieu inconnu. Notre décision d'attendre a été validé quelques heures plus tard, quand notre vétérinaire habituelle nous a confirmé qu'elle pourra nous voir le 2 janvier en avant-midi. Nous n'avions plus qu'à attendre un petit peu plus.
Le lendemain, le verdict du vétérinaire était, dieux merci, très positif. La blessure est très probablement une contusion juste au-dessus du genou, mais les ligaments croisés sont en forme, pas de luxation, pas de problème avec la hanche ni de fracture de la rotule. Pippin a seulement besoin d'anti-inflammatoires, des calmants pour l'aider à dormir si la douleur le dérange, et du repos pendant 5 jours: pas de course, pas d'escaliers, on sort seulement pour qu'il s'occupe de ses besoins. FIOU! Ça nous a rassuré pas mal. Même si c'est un défi de ménager l'énergie sans limites de Pip pendant 5 jours sans exercices ni de promenades, c'est un petit prix à payer (littéralement aussi) comparé aux blessures plus sérieuses !
Je repense à mes propres blessures sportives (dont ma fracture du radius l'été dernier) et à mes problèmes de santé en général. C'est une leçon qui s'applique autant aux humains adultes qu'aux chiots : lorsqu'on est fatigué, sous-estime toujours tes capacités et ta coordination ! Et, en cas de chute dans les escaliers, par exemple, l'ingrédient le plus essentiel de la guérison est le repos. Il m'a fallu beaucoup de temps pour vraiment apprécier ces leçons, et les petits imprévus dans la vie me rappellent continuellement leur importance. Dans les prochains jours, Leif et moi garderons notre attention sur Pippin, qui se sent déjà visiblement beaucoup mieux aujourd'hui, et je vais aussi réfléchir à comment accorder une plus grande importance au repos en 2024.