Opération Montréal, écrit par Alec Castonguay et Marie Boule pour L’actualité, tisse une chronologie révélatrice des derniers mois, me permettant de cadrer un peu le rythme des réponses municipales et institutionnelles à la crise sanitaire. En particulier, le texte nous laisse entrevoir la relation souvent tendue entre la métropole et le gouvernement provincial. L’équipe de Plante a dû se battre assez souvent pour pouvoir prendre des mesures concrètes.

Quelques passages que j’ai trouvé particulièrement intéressants :

  • « Entre le 1er et le 21 mars, 42 000 voyageurs étrangers et près de 250 000 Canadiens débarquent à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, souvent de retour de France, d’Italie ou des États-Unis, des foyers d’infection importants. Par la voie terrestre, 157 000 Québécois reviennent au bercail et 36 997 Américains entrent au pays — dont 9 404 de l’État de New York et 4 825 du Massachusetts, deux États qui seront particulièrement atteints.»
  • !!! En fin mars 2020, « Dans près d’un diagnostic positif à la COVID sur cinq (17 %), le fax arrive du laboratoire sans le numéro de téléphone ou le courriel du malade à joindre ! (…) Entre le prélèvement et l’analyse en laboratoire, ou encore lors de l’envoi du résultat à la santé publique, les coordonnées des personnes testées se perdent — ou sont mal collectées. Parfois, il n’y a que le numéro d’assurance maladie et l’âge, d’autres fois, que le nom de famille.» !!! (Mais ce n’est pas si surprenant en y réfléchissant. En 2016, ça m’a pris presque 18 mois à renouveler ma carte soleil à cause d’une erreur informatique ou bureaucratique qui causait la RAMQ à envoyer les documents à la mauvaise adresse trois fois de suite, et chaque fois quand j’appelais pour mettre à jour mon adresse, ils semblaient incapables de changer mes données jusqu'à ce que je porte plainte.)
  • Le gouvernement Legault a d’abord refusé complètement que la ville de Montréal annonce et exécute son propre état d’urgence sanitaire: « On ne voyait pas le besoin de faire ça, affirme Pascal Mailhot. On avait peur de l’effet domino, et que le Québec en entier soit sous le coup des mesures d’urgence, même dans les villes où ce n’était pas nécessaire. » Ça me fait penser à sa tentative à main lourde du mois passé, ce projet de loi 61 vivement disputé — et le fait que le gouvernement Legault compte imposer le bâillon cet automne s’il le faut pour obliger l’économie de rouvrir.
  • « Dans les quartiers fortement touchés, une proportion importante de la population travaille dans les commerces essentiels ou dans le milieu de la santé, comme Louise et ses voisines. La faible scolarité et la barrière de la langue empêchent certaines personnes de bien comprendre les consignes de la santé publique. Ces quartiers renferment également moins d’espaces verts, censés faciliter la distanciation physique. Selon la santé publique, davantage de résidants y souffrent de maladies chroniques — jusqu’à 43 % dans certains quartiers plus pauvres —, ce qui nuit à leur capacité de combattre le virus. »

Aperçu fascinant pour mieux comprendre ce qui s'est passé dans cette ville (où au moins, le caractère du récit plus-ou-moins officiel), épicentre national de la pandémie.

PS: Un autre journaliste montréalais à suivre de près pour ses reportages sur la Covid-19 est André Picard au Globe and Mail.

Que s'est-il passé dans notre ville

Opération Montréal, écrit par Alec Castonguay et Marie Boule pour L’actualité, tisse une chronologie révélatrice des derniers mois, me permettant de cadrer un peu le rythme des réponses municipales et institutionnelles à la crise sanitaire.

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