À travers bise, neige, brouillard

Ma lecture cet hiver, surtout sur la politique et l'histoire, a été bizarrement prophétique dans la pire des manières.

À travers bise, neige, brouillard
Une photo de mes skis contre un arbre, en arrière on peut voir la neige qui recouvre toute la rue. J'ai réussi à faire pas mal de ski urbain jusqu'à présent et ça aide énormément avec les blues de l'hiver.

Le mois de février se termine bientôt et je suis un peu essoufflé∙e.

Je veux m'attarder juste un moment sur le bon: j'adore, j'adore, j'adore l'hiver. Je suis absolument quelqu'un qui est enchanté par le vent giflant, la neige qui luit au soleil, les ruelles transformées en patinoire pour les jeux de hockey après l'école, ces ciels bleu éternel. Tant qu'on a ces beaux ciels bleus, l'hiver -- même avec ces températures polaires -- est ma saison préférée. Plus le mercure est bas, plus nous avons la chance de vivre ces belles journées ensoleillées. Quand je peux aller skier ces jours-là: perfection!

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Bonne scéance de bronzage!

Ma lecture cet hiver, surtout sur la politique et l'histoire, a été bizarrement prophétique dans la pire des manières. J'ai commencé 2022 avec Blowout par Rachel Maddow sur l'industrie pétrolière des États-Unis et de la Russie (j'ai d'ailleurs partagé mes pensées sur le livre en anglais ici, si ça vous tente). J'ai ensuite poursuivi ma lecture politique avec A Very Stable Genius de Philip Rucker et Carol Leonnig publié en 2020 et, remontant juste un peu en arrière, j'ai aussi lu un livre par Lou Dubose et Jake Bernstein, Vice, publié en 2006 sur l'administration de G.W. Bush dans les mains de Dick Cheney.

Je les ai lu «pour le plaisir» mais bien plus pour essayer de comprendre un peu mieux les actions de l'état américain à l'étranger au cours de ma vie. La perspective américaine...illumine autant qu'elle déprime. Le plus que je lis, le plus je suis convaincu∙e que les obstacles qui nous empêchent de répondre au changement climatique seront presque impossibles à déjouer. Le capitalisme demeure un problème épineux. L'impérialisme et la vague fasciste qui se déferle sur presque le monde entier en sont deux autres.

Sinon, sur une note un peu moins catastrophique, j'ai aussi lu cet hiver un livre que mon conjoint m'a donné pour Noël, le très bon premier volume de Arkady Martine, A Memory Called Empire. Le roman est mystérieux et romantique, et, surtout pour celleux qui adorent les space opéras (comme Mass Effect ou la série SF de Becky Chambers, par exemple), le bouquin est à découvrir. Il me faisait beaucoup penser au Left Hand of Darkness de Ursula K. LeGuin, un livre que j’aimerais essayer de relire pour la deuxième fois cet hiver ou printemps. (Ma pile de livres à lire occupe 1/4 de la superficie de mon bureau en ce moment, et ne cesse de grandir!!!)

Une photo de mon bureau, avec tous mes livres et le chat qui est allongé et regarde dans la caméra.
Le chat occupe l'autre 3/4 de mon bureau 😅

À part les livres, l'autre pilier de mon hiver jusque là a vraiment été le ballet. Sans exagérer, retourner à la danse après une trop longue pause m'a un peu sauvé la tête l'année dernière. Un∙e bon∙ne ami∙e avec qui j'échange des lettres m’a même fait cette remarque la semaine passée: apparemment mes lettres pendant la deuxième moitié de 2021 (après que j'ai repris le ballet) étaient vraiment moins déprimantes comparées à celles que j’avais envoyées dans la première moitié de l'année. Oops. Quand je relie mes journaux de l’hiver et le printemps dernier, j’avoue que ça allait mal. Le ballet, que j’ai commencé au mois d’aout, était un comme un phare dans la pénombre.

Puisque nous sommes retournés dans une sorte de mi-confinement pendant les premières semaines de 2022, je ne pouvais plus suivre les cours habituels de ballet récréatif qui avaient rempli mes soirées en novembre et décembre. Malgré un gros sentiment d'anxiété que je ne le méritais pas — dieux merci à Leif qui m'a vraiment poussé — j'ai décidé de m'offrir en cadeau des cours particuliers de ballet une fois par semaine. Le résultat a été incroyable. J'ai fais des progrès inouïs grâce à l'instruction méticuleuse de ma prof, qui est vraiment allée au-delà pour trouver la meilleure façon de m'enseigner, surtout tenant compte de toutes mes vieilles blessures et mon état physique.

Je ne sais même pas comment je serais en train de vivre les événements des dernières semaines sans ma petite routine et mes petits projets. Entre une montagne russe médicale pas exactement rigolo, un hiver de vache maigre comme un clou au travail, une panne de motivation avec mon plus gros projet d'écriture, et l'état merdique du monde, j'ai l'impression que ma santé mentale est en train d'essayer de garder son équilibre sur la pointe d'un couteau.

J'ai un horaire très chargé prévu pour le mois de mars, et en plus j'entame au moins un nouveau projet sur le web, Mon Coin d'Écriture. C’est un serveur Discord privé pour les mécènes de mon blog, pour qu'on puisse tous se parler un peu sur nos projets d'écriture ou d’autres choses.

J'essaie très fort de ne pas perdre le peu d'élan que j'ai réussi à conserver au cours de ce février. Je ne veux pas me reposer sur l'espoir ou l'optimisme, des sentiments un peu trop capricieux pour moi, mais peut-être sur un soupçon de confiance que je suis assez solide pour continuer d'essayer des trucs, de créer et d'écrire, et de boire du thé tous les jours que je peux.

Et voilà qu'on est arrivé à la fin de mon petit compte rendu du début 2022. J'espère que vous tenez bon, que vous lisez de bons livres (écrivez-les-moi en commentaire!), et qu'où que vous soyez dans le monde, que vous et vos proches soyez ensemble et en sécurité.


Les livres mentionnés dans ce billet:

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