Notes d'un janvier '24 verglaçant

Ça a pris un an mais, finalement, je vais mieux.

Notes d'un janvier '24 verglaçant

Il y a un an, j'ai compris que je n'allais pas bien du tout.[1] J'ai arrêté le travail, un geste qui me paraissait impossible, catastrophique. La honte me dévorait vivant. En plus du dérapage de certains trucs physiologique (surtout ma tachycardie), je vivais aussi une espèce de burnout cognitif[2] que je peine encore aujourd'hui à décrire. Sa manifestation la plus évidente: je suis devenue incapable de prendre des décisions sans faire de crise de panique, les choses les plus banales du monde pouvaient les déclencher — Qu'est-ce qu'on mange ce soir? Qu'est-ce qu'on fait ce weekend? Est-ce qu'on met cette casserole dans le lave-vaisselle ou faut-il la laver à main, etc.

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Ça fait donc du bien de dire, presque exactement douze mois plus tard, que je vais beaucoup mieux. J'ai encore des journées difficiles. Mais j'affronte mes journées avec beaucoup plus d'énergie et de confiance, même quand ça dérape encore un peu.

Hier soir, nuit de la pleine lune — jolie coïncidence — j'ai finalement eu l'occasion de revenir à la barre[3]!!! Mon studio de ballet ferme pour les fêtes de fin d'année, mais ma pause du ballet a été beaucoup plus longue que prévu. Je n'arrêtais pas de glisser et de tomber sur ma hanche droite en début janvier. Le verglas ce janvier a été épouvantable et casse-pied, et dans mon cas presque casse-hanche. Le ballet étant exigeant pour les articulations de la jambe, j'ai voulu attendre que ma hanche aille vraiment mieux avant de retourner au studio.

En 2023, j'ai réussi à compléter plus de 200 heures de cours techniques de danse classique, malgré un mégaburnout cognitif et un bras cassé. En 2024, j'aimerais faire au moins 100 heures, puisque je recommence mes études et j'ai aussi Pippin à gérer.

Parlant de cours: j'entame un cours en biologie à l'UQÀM cet hiver. L'idée était de m'inscrire à plusieurs cours pour pouvoir lancer une demande d'inscription en physiothérapie pour la session d'automne, mais Leif m'a convaincu de commencer par un seul cours, puisque je suis encore en train de me remettre mon cerveau en marche. Après un mois de cours, je crois que sa suggestion était vraiment pertinente. Comme introduction en biologie générale, le cours couvre une vaste étendue de sujets, et il y a une énorme quantité de concept à apprendre par cœur pour les examens. Pédagogiquement, le prof est comme la plupart des profs universitaires en sciences: déconnecté, indifférent, mais aussi très exigeant.

Quand j'étudiais génie à McGill, il y a dix millions d'années, cette désaffection de la part des profs m'avait persuadé qu'ils se foutaient complètement de nos gueules. Je comprends un peu mieux aujourd'hui le sabotage de la part des responsables de l'éducation provinciale et des universités. Je suis aussi un peu moins froissable ces jours-ci. Si je dois apprendre la matière directement du texte ou de YouTube, bon, je suis capable de le faire. Dans ces genres de cours, on ne paie pas pour un encadrement pédagogique bienveillant, mais pour quelqu'un de corriger ton examen à la fin de la session. La motivation ne me manque pas au moins! Ce changement de cap perso-professionnel m'a déjà fait du bien, et je ne suis qu'au début de ce nouveau parcours.

J'ai pleins de trucs sur ma TO-DO liste de février. Comme toujours, j'ai de milliers de choses à apprendre à Pippin, et nous aurons peut-être la chance de l'inscrire à des cours de Rally-O[4] en mars. J'ai beaucoup de livres à terminer (je trouve Archaeology of Mind vraiment, vraiment fascinant) et j'ai aussi vraiment besoin de reprendre mon projet NaNoWriMo 2023. J'ai besoin de faire beaucoup plus de ski de fond. Petit à petit, la motivation pour faire des choses me revient, même si je me fatigue beaucoup plus rapidement qu'avant. Mais la tendance est positive: après douze long mois, comme c'est doux d'avoir envie de faire des choses!


  1. Ma pratique professionnelle est en pause, 3 fév 2023 ↩︎

  2. On sait depuis environ les années 70 que le stresse du travail affecte le fonctionnement cognitif du cerveau. Cet article de 2016 par Alexandra Michel vaut la peine d'être lu: « the chronic psychosocial stress that characterizes burnout not only impairs people’s personal and social functioning, it also can overwhelm their cognitive skills and neuroendocrine systems — eventually leading to distinctive changes in the anatomy and functioning of the brain. » En d'autres mots, le burnout n'est pas un caprice et même peut atteindre le cerveau de manière permanente. ↩︎

  3. Mon entrée sur Mastodon ↩︎

  4. Je ne connaissais pas vraiment le rallye obéissance mais ça à l'air cool? ↩︎

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